Ecoliers des Philippines, pour que tous les enfants aient la même chance #podcast 141

Cet épisode a été enregistré dans le cadre du Podcasthon, un événement qui réunit plus de 450 podcasteurs pour mettre en lumière des associations et lancer un appel aux dons. Nous sommes heureuses d’apporter notre petite pierre à l’édifice en vous faisant découvrir l’association Ecoliers des Philippines.

Présentations

Notre invitée du jour s’appelle Céline. Elle a 33 ans est la fondatrice et présidente de l’association Ecoliers des Philippines.

Née d’une mère Philippine et d’un père Français, Céline a vécu aux Philippines jusqu’à ses 13 ans. Elle est née sur l’île de Bohol et, après plusieurs déménagements dans le pays, elle y a suivi une partie de sa scolarité (CE1-6ème). En 2003, la famille décidé de déménager en France dans l’idée de donner plus de possibilités scolaires aux enfants de la fratrie. Une dizaine d’années plus tard, Céline a fondé l’association Ecoliers des Philippines. Alors âgée de 23 ans, elle était en train de terminer ses études de physique.

La naissance de l’association Ecoliers des Philippines

En rentrant en France, Céline se rend compte des différences entre les systèmes d’éducation mais également des différences matérielles qui sont offertes aux enfants. En France, l’accès à une médiathèque, l’emprunt de livres, l’accès à internet sont considérés comme des acquis. Ce n’est pas du tout le cas pour les enfants et les étudiants Philippins ! C’est pour cela qu’elle a eu l’idée de créer l’association avec un rêve assez modeste, d’après ses dires : rendre la scolarisation des écoliers de l’île de Bohol la plus décente possible et la plus accessible.

La première idée était d’envoyer du matériel : des cahiers, des stylos, des livres en anglais. Le plus simple à mettre en place dans un premier temps a été de collecter des dons et d’acheter du matériel sur place. C’était moins cher et plus facile.

Dans un second temps, ils se sont dit que ce serait chouette d’impliquer des enfants français pour qu’ils aient conscience que d’autres enfants n’ont pas les mêmes conditions d’apprentissage. Des actions de sensibilisation et de collecte de matériel ont donc été menées.

En effet, aux Philippines, beaucoup d’enfants ne peuvent pas aller à l’école et quand ils peuvent y aller, ils sont confrontés au problème du coût du matériel scolaire. Les élèves français sont très intéressés par la démarche !

Comment fonctionne le système scolaire aux Philippines ?

Aux Philippines, l’école est obligatoire jusqu’à l’âge de 12 ans, en théorie. Le système scolaire est basé sur le système Américain : kindergarten de 3 à 6 ans (pas obligatoire), elementary school de 6 à 12 ans (grade 1 jusqu’à grade 6 ; obligatoire), high school (4 années) puis college pour études supérieures.

La plupart des familles esssaye de faire terminer la high school à leurs enfants car avant cela, ils ne peuvent pas avoir de métier. Cela dit, de nombreux d’enfants arrêtent l’école à une période de l’année quand leurs parents doivent aller travailler aux champs. Les aînés sont alors réquisitionnés pour garder les plus jeunes. D’autres ne viennent que le matin car ils rentrent manger chez eux à midi et ne reviennent pas l’après-midi. En effet, l’école élémentaire commence entre 7h30 et 8h et se termine entre 17h30 et 18h. Le programme est intense et aussi physique avec par exemple des travaux de jardinage. Les enfants ont besoin d’énergie !

L’niforme est obligatoire et à charge des familles. Les frais d’inscription à l’école sont également assez élevés.

Où et comment travaille l’association Ecoliers des Philippines ?

L’association travaille avec deux écoles sur l’île de Bohol, dont une que Céline a fréquenté quand elle était enfant. Chaque école accueille environ 500 élèves.

Bohol est une île des Visayas, plutôt centrale, assez connue pour les tarsiers qui sont endémiques de là-bas et les collines de chocolat. C’est une île assez incontournable touristiquement parlant. On y trouve deux ou trois grandes villes, un petit aéroport, un port. Les villages sont traditionnellement construits autour de familles et autour de grands axes routiers qui les relient les uns aux autres. C’est une île très rurale.

Après la mise en place de l’aide matérielle, l’association connaît un tournant en 2019, après un voyage solidaire réalisé sur place par une dizaine de membres de l’association. Pendant leur séjour, ils ont rénové une salle de classe qui avait été transformée en débarras à cause de la toiture qui fuyait. C’était un moment très fort pour les membres de l’association parce que c’était la première fois qu’ils se rendaient réellement compte de ce qui se passait sur place.

A l’issue de ce voyage, ils se sont posé beaucoup de questions parce qu’ils ont découvert beaucoup de choses sur place, notamment, l’absentéisme dû à la faim. Il n’y a pas de cantine dans les écoles philippines donc chacun se débrouille pour grignoter quelque chose sur le temps du midi. Mais c’est parfois compliqué pour les familles d’anticiper chaque jour le repas des enfants. Et vu les longues journées et l’énergie nécessaire pour tenir l’après-midi, de trop nombreux enfants rentrent à la maison à midi et ne reviennent pas l’après-midi.

Avant ce voyage, l’association n’avait pas connaissance de ce problème qui accroît encore plus les inégalités et éloigne les enfants de l’école. C’est pourquoi, ils ont décidé de mettre en place une cantine solidaire avec 3 repas chauds par semaine. 40 à 50 élèves bénéficient de ce programme chaque année.

Suite à cela, une autre école de Bohol est entrée dans le giron de l’association, avec d’abord de l’aide matérielle et puis très vite une cantine solidaire. Depuis 3 ans, ce sont environ 80 élèves qui bénéficient du programme de cantine solidaire.

Ces cantines permettent également de mobiliser la communauté des parents et quelques personnes sont rémunérées pour la préparation des repas. L’association leur apporte une aide financière.

Les autres projets d’Ecoliers des Philippines

L’association ne manque pas d’idées pour continuer d’aider ces deux écoles à Bohol :

• mise en place de ponts culturels entre les écoliers Philippins et Français sur les traditions et la culture de part et d’autre avec des échanges en anglais
• rénovation et construction de locaux éducatifs

Par ailleurs, Céline aimerait pouvoir ouvrir une bibliothèque pour que les enfants aient accès aux livres ! En effet, à Bohol, il n’y a pas de bibliothèque, de ludothèque ou de médiathèque. Les familles ne partent pas en vacances alors quand il n’y a pas école, les enfants n’ont rien à faire, ils traînent dehors… Les étés sont interminables ! Il n’y a pas de centre de loisisrs ni de périscolaire comme chez nous. C’est un gros manque aux Philippines ! L’environnement autour de l’école ne favorise pas non plus les apprentissages et l’éveil.

Cela m’a très fortement fait penser au témoignage de Claire au Pérou.

Pour d’autres témoignages associatifs dans le monde, vous pouvez écouter Claire qui vit à Cuzco au Pérou et Stéphane, fondateur de United Schools.

Comment aider l’association Ecoliers des Philippines ?

L’association fonctionne essentiellement grâce aux dons de particuliers. On peut également parrainer un écolier à hauteur de 10€ par mois soit 100€ par an. Tous les montants de dons sont les bienvenus parce que même avec peu, on peut faire beaucoup !

Découvrez l’association Ecoliers des Philippines en les rejoignant sur Facebook ou Instagram et soutenez-lez en faisant un don ! Chaque euro compte !

Une à deux fois par an, des voyageurs les contactent pour savoir s’ils peuvent faire quelque chose pour l’association. Par exemple, l’année dernière, un couple a nettoyé une salle de classe et réparé des toitures, fait des petits travaux dans les deux écoles. Ils sont accompagnés par des ouvriers locaux pour être encadrés et guidés.

Quid des familles ? Les enfants pourraient facilement aller à l’école pendant que les parents font des travaux par exemple ! Alors si vous êtes tentés par l’expérience, n’hésitez pas à contacter Ecoliers des Philippines !

L’accueil des Philippins est toujours très chaleureux et venir sous la bannière Ecoliers des Philippines ouvre des portes dans ces deux écoles. L’association a carte blanche pour proposer de nouvelles idées !

♥♥♥ Flo & co ♥♥♥

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