La sobriété volontaire, la déconsommation, la clé pour être heureux ?
Nous sommes de nouveau en plein cartons. Comme je l’expliquais dans l’article sur notre bilan de notre 1ère année d’expatriation , nous souhaitons rester vivre en Espagne. Le projet des 2 ans de départ, se transforme en un projet de vie à long terme. Ce qui nous oblige à déménager une nouvelle fois pour s’adapter à cette nouvelle vie qui s’offre à nous. Après le parcours du combattant pour trouver l’Appart qui correspondait à nos besoins, nous en sommes donc à la phase « Cartons ». Au bout de 3 jours, je les avais déjà fini ! Il nous reste le minium pour tenir jusqu’au déménagement. Ce qui me pousse à dire que de désencombrement en désencombrement, on arrive a conserver l’essentiel. Alors je regarde nos quelques cartons empilés dans notre couloir et je suis satisfaite de me dire qu’aujourd’hui mes possessions matériels sont de moins en moins importantes et je n’y accorde plus aucune importance. Finalement, cette question de bien matériel est elle réellement un problème dans notre capacité à être heureux ? La sobriété volontaire et la déconsommation sont -elle vraiment la clé pour mieux vivre, pour être heureux ? Je vous expose mon avis sur le sujet, qui reste bien évidemment mon avis personnel.
La sobriété volontaire, la déconsommation, la clé pour être heureux ?
Sommaire :
1- La déconsommation : se désintoxiquer de la sur-consomation.
2-Le chemin vers la sobriété volontaire.
3-Et le voyage dans tout ça, rend-t-il vraiment heureux.?
1- La déconsommation : se désintoxiquer de la sur-consomation.
Pendant de nombreuses années, j’avais le syndrome de l’achat d’impulsif. Je dilapidais clairement mon salaire dans des conneries, complètement inutiles. Mais dans chaque achat, il y avait toujours un point commun : je pensais alors qu’à chaque nouvelle possession je serai plus ceci, plus cela (mettez ce que vous voulez : plus à la mode, plus belle, plus sexy, plus sportive, plus intelligente,..).
Et puis comme je travaillais dans le retail, c’était trop facile de revenir tous les jours avec de nouveaux vêtements .
Quand je voulais commencer une nouvelle activité, je me disais qu’il fallait que je sois totalement équipée. Par exemple, pour m’initier au yoga, à la course à pied, je devais avoir la tenue parfaite et l’équipement parfait, sinon à quoi bon ?
Peut être vous vous reconnaitrez dans ce comportement.
J’ai changé d’entreprise plusieurs fois pensant toujours trouver mieux, gagner plus, plus de responsabilités.
Etais-je plus heureuse? Je ne sais pas vraiment répondre à cette question. C’était une autre partie de ma vie, bien différente d’aujourd’hui.
Mais je sais que j’étais loin de mon idéal de vie. Je savais au plus profond ce que je vivais ce n’était pas moi. Je vivais dans un monde parallèle à mes idéaux, et de là où je venais. Le paraitre et la création du besoin faisait partie de mon quotidien, et pourtant j’étais finalement toujours insatisfaite.
La déconsommation : en route vers le début de la sobriété.
Cette déconsommation n’est pas arrivée du jour au lendemain. Elle est venue progressivement dans ma vie. Sans m’en rendre compte. Les déménagements aidant, certes mais aussi avec la découverte des voyages.
Pour voyager, il faut économiser ! C’est à partir de là que j’ai commencé à avoir un autre rapport avec l’argent. J’ai commencé à me restreindre petit à petit pour pouvoir m’offrir des week-end par- ci des week-end par là. Des voyages de plus en plus fréquents.
Je trouvais un autre intérêt à découvrir Amsterdam plutôt que de m’acheter une 4ème paire de Nike. Vous trouverez dans mon article d’ailleurs comment nous économisons pour voyager.
L’argent ne tombe pas du ciel et quand je reçois mon salaire, durement acquis, je me dis que j’ai le choix de le dépenser comme bon me semble. Mais vraiment je me questionne sur l’intérêt de vouloir gagner plus, pour dépenser dans des choses qui n’en valent pas la peine. C’est là qu’arrive le cercle vicieux.
La sobriété volontaire me paraît un mode de vie plus sain, en tout cas c’est un mode de vie vers lequel je veux aller.
J’ai la conviction que la décroissance est un passage obligatoire pour une vie plus heureuse mais aussi pour sauver notre planète.
Note : ne pas regarder la date de ce voyage
« Perdre sa vie en essayant de la gagner « Pierre Rabhi
L’arrivée des enfants m’ont clairement aidé dans ce cheminement interne. Laisser ses enfants en garderie, qui te coûte un bras, et si tu n’as pas d’aides sociales, tu ne t’en sors pas. Donc tu dois travailler plus, plus loin avec plus de responsabilités. Un autre cercle infernal qui me stressait énormément. Avoir l’impression d’être dans une impasse. Je trouve que l’on vit dans un monde absurde et vide de sens. Mais comment fait-on pour sortir de ce système ? Vivre à la campagne, élever des chèvres en Ardèche ? Vivre à la manière de nos grand-parents ? Je ne pense pas que la solution soit là non plus.
Vivre avec son temps.
On ne peux pas échapper à la modernité, elle fait partie de notre quotidien et je pense que c’est une vraie force pour demain ; Cependant comment trouver cet équilibre entre monde moderne, surconsommation, décroissance, valeurs humaines?
Aujourd’hui, nous avons trouvé (nous sommes en train) de trouver cet équilibre où nous sommes disponibles pour nos enfants tout en trouvant un épanouissement dans nos boulots. C’est clairement difficile mais possible en posant sur la table les choses essentielles à ses valeurs et ses projets de vie .
J’avoue que j’aimerai vivre dans la campagne profonde, apprendre à cultiver, vivre dans un petit village, mais aujourd’hui c’est clairement pas possible pour nous. Cela me parait utopique ce type de vie. D’ailleurs, paradoxalement, nous repartons en « ville », proche de toutes les commodités afin de ne plus utiliser la voiture au quotidien, profiter des transports en commun pour sortir, rencontrer des nouvelles personnes dans notre futur résidence. Moins d’isolement et plus d’humain.
Note : Cette photo à été prise il y a 2 ans sur la côte d’Opale : Depuis je porte toujours le même bonnet, la même veste, la même écharpe et les mêmes bottes et jean ! ahahah
Que veut dire vraiment sobriété ?
La sobriété ne veut pas dire pauvreté, ne veut pas dire vivre enfermé, privé de la vie.
La sobriété est clairement un mode de vie qui est basé sur la simplicité, réduire sa consommation afin d’atténuer les impacts que l’on a sur la planète.
Vivre une vie frugale et épanouie. Oublier le matériel et se concentrer sur les liens humains, la nature, les choses simples du quotidien.
Aujourd’hui la réflexion que je me pose va au delà de ça. Je veux transmettre ces valeurs de sobriété à mes enfants, afin qu’ils n’y soient pas brutalement confrontés dans l’avenir. Peut être me dire de les préparer au pire, de vivre dans la résilience plutôt que dans l’opulence.
Revenir aux valeurs essentielles de l’humain, se dire que les biens que l’on possède ne reflète pas tout, mais surtout arrêter de se créer des besoins .
Lorsque j’ai besoin d’un objet, je me demande vraiment si c’est un réel besoin ou simplement une envie. Si je n’ai pas la possibilité de faire sans acheter : louer, emprunter à des amis, je pense à des produits de substitution,..
Et dans un second temps, je me tourne vers l’occasion.
Se dire que l’on peut faire sans, arrêter de se créer des besoins m’ont aidé dans le désencombrement et le minimalise. Même si je n’aime pas ce mot, le minimalisme est tout de même très présent dans ma démarche, ainsi que le zéro déchet.
La vie espagnole est aussi un bel exemple à suivre sur notre monde moderne. Ne pas oublier ses valeurs, ses traditions et se concentrer sur l’essentiel. C’est ce que font les espagnols. Ils sont très familles-amis. Ils passent du temps ensemble, au parc avec les enfants, dans les bars autour d’une bière avec des amis , les enfants jouant dans la rue. La vie est simple ici, ce n’est pas le luxe étalé (au vue des niveaux de salaires ce n’est pas possible).
Peut être aussi parce que la vie n’est pas facile aussi pour les espagnols et plutôt que de se plaindre, ils profitent.
Dans tous les cas , je n’ai pas la réponse mais j’apprécie cette philosophie de vie, elle me plaît.
D’ailleurs ici, tous les espagnols disent 10 fois par jour : « no pasa nada » où « No te preoccupes ». Ces phrases qui parfois m’agacent mais qui au font me font relativiser sur le degrés d’urgence ou d’importance de la situation.
Note : ici à Madrid, un soir classique, les enfants jouant dans la rue, les parents au bar ! La vie quoi lol :).
2-Le chemin vers la sobriété volontaire.
Du jour au lendemain, je ne me suis pas dis que j’allais me tourner vers la sobriété. Le cheminement s’est fait progressivement. D’abord des lectures sur le Minimalisme avec l’art de l’essentiel de Dominique Loreaux ,
ou sur le désencombrement avec la méthode de Marie Kondo. Aujourd’hui j’oriente mes lectures sur l’écologie, sur la théorie de l’effondrement, j’avoue que c’est un peu plus déprimant (faut y aller mollo avec ces lectures !)
Puis la prise de conscience sur le fait que nous exploitons plus de ressources que la planète est capable de produire, pour au final arriver une création gigantesque de déchets.
Le déclic ! Consciente que seule je ne changerai pas le monde, mais ma volonté est d’être en phase avec mes valeurs et tenter d’offrir un monde descend à mes enfants. Je ne veux pas être dans le déni de l’avenir. Je me sens responsable de leur avenir et je veux aussi leur donner des clefs pour préserver aussi leur environnement.
Bon pour le moment ils sont petits mais déjà par les gestes, ils s’adapteront et au fur et à mesure ils comprendront notre démarche.
La sobriété : Un mode de vie plus simple.
Et non, nos possessions ne font rien de nous. C’est pas parce que tu roules en voiture de luxe que tu as plus de valeurs que moi. C’est pas parce que tu voyages au bout du monde que tu es au dessus de moi. Combien de fois on juge au 1er abord (ou que l’on se sente d’office inférieur à la personne, ça marche aussi dans ce sens la) ? Oui je l’ai fait, oui on le fait tous, on fonctionne ainsi. On se compare, on veut mieux que l’autre, on est aussi éduqué au travers de la performance, de la compétition.
Le fléau des réseaux sociaux aggravent sérieusement cet état d’esprit. Les « fausses » vies d’instagram me désolent. La démesure est présente, l’excès est partout.
Et si on revenait à des activités plus simples. Apprécier de se cuisiner un bon plat, lire des histoires avec les enfants avec un chocolat chaud.
Et si se balader dans la forêt le dimanche était une normalité plutôt que de revendiquer l’ouverture des magasins.
Pourquoi cherche t – on toujours à faire compliqué ?
Pourquoi lorsque l’ on reçoit chez nous on veut que notre intérieur soit rangé, aseptisé, avec la plus belle vaisselle ? Il fût un temps où j’achetais de la nouvelle vaisselle juste pour avoir une belle table lorsque je recevais ! Alors que j’en n’avais pas besoin.
Le regard de l’autre et le jugement blesse, et c’est pourquoi on se met une pression monstrueuse.
Aujourd’hui, j’ai envie de passer à autre chose.
Inviter des amis à la maison même si on a le frigo vide, se dire que c’est pas grave si le repas ne sera pas prêt quand les invités arriveront. Relativiser pour moins courir. Mais osons l’improvisation ! Soyons naturels et spontanés.
Et si j’en suis « presque » capable aujourd’hui , si j’arrive à prendre du recul, c’est parce que j’ai lu pas mal de bouquins sur le développement personnel et donc travaillé sur moi. Oui aussi parce qu’avec les enfants, on improvise beaucoup aussi 🙂
Finalement je me rend compte que dans mon quotidien, aujourd’hui mes amis changent, nos nouvelles relations ne sont plus les mêmes parce que nous nous tournons peut être plus vers des personnes qui nous inspirent et qui représentent notre Etat d’esprit d’aujourd’hui.
3-Et le voyage dans tout ça, rend-t-il vraiment heureux.
La sobriété et voyage sont-il compatibles ? La vraie question. Pour ma part, je pense que oui, en tout cas, le voyage me rend heureuse. Cet je crois dans le dicton : « le voyage est la seule chose que tu achètes et qui te rend plus riche ».
La notion de voyage est subjectif pour chacun. Certains envisagent le voyage seulement à l’autre bout du monde, d’autres dans le village voisin. Tout est une question de point de vue personel.
L’année dernière est l’année où l’on a le moins voyagé, et j’ai l’impression d’avoir passé une excellente année, remplie de bonheur et de joie. Pourquoi ?
Parce que l’on s’est retrouvé en famille au quotidien, et non parce que l’on a visité des capitales européennes ou des plages aux eaux turquoises. La sobriété est passé aussi par là sans le vouloir.
2018 sonnait tout de même avec voyages mais nous avons découverts des pépites autour de chez nous : le désert des Bardenas, La Catalogne, Burgos.
Des voyages moins lointains, certes mais pas moins inintéressants. Nous y avons trouvé notre compte dans ces voyages.
Finalement, le but ultime du voyage c’est quoi ? Pour nous, c’est de faire découvrir à nos enfants la diversité des cultures, abreuver leurs curiosités, découvrir des choses ensembles, changer d’air, sortir de notre quotidien.
Nous avons énormément de choses à découvrir autour de nous. Pourquoi pas en profiter ? Ma vision du voyage change aussi en tendant plus vers la sobriété. Nous avons des paysages incroyables autour de nous qu’on imagine même pas. Je veux les découvrir !
Oui je rêve d’Asie, de Mexique, de l’Antartique. Mais je me dis que je ne serai pas plus heureuse après ce voyage. Et que ces voyages ne sont pas des objectifs de vie.
Nous continuerons de programmer, de rêver ces beaux voyages. Mais ce n’est pas le but ultime. Je me contente aussi d’un week-end à 2h de chez nous, d’une balade en montagne, ..
Cette vision me destresse aussi beaucoup. Pour réaliser un gros voyage il faut avoir le budget, et si je n’ai pas le budget à ce moment pour acheter les billets je vais être déçue ou devoir travailler plus pour gagner cet argent.
Pourquoi au final? quel est l’intérêt vais-je y trouver ? Les enfants iront plus longtemps en garderie, je vais me mettre la pression pour trouver de l’argent, donc prendre des contrats uniquement pour le fric et non pas pour l’ intérêt du projet, donc travailler peut être sans plaisir. Non, j’ai tout à y perdre finalement en pensant ainsi.
Alors nous continuons de voyager au gré de nos envies, et de notre budget, et profitons de chaque instant en dehors de chez nous !
Le voyage est aussi dans la rue d’à côté n’est-ce pas ?
Qu’en pensez-vous ? La sobriété heureuse, volontaire est-il un sujet qui vous parle ? Vous pouvez lire les ouvrages de Pierre Rabhi ou regarder des documentaires à ce sujet.
J’ai découvert récemment les podcasts de @presage qui sont très intéressants.
Clairement je suis convaincue des bienfaits de la sobriété tant pour nous dans l ‘éducation que l’on souhaite donner à nos enfants mais aussi pour l’humanité. N’oublions pas que nous sommes des consom’acteurs !
♥♥♥ Emilie&Co ♥♥♥
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8 Comments
Audeey
Merci pour cet article ! Je partage à 200% tes idées, même si j’en suis encore loin je progresse doucement, à mon rythme dans cette déconsommation, je change de comportement au quotidien, et ça fait du bien …….
À bientôt !
Emilie&Co
Merci Audrey pour votre commentaire. On se dit toujours qu’on est « loin » mais finalement le principal c’est bien d’avoir enclenché le processus ! Bravo! Oui ça fait du bien , on s’en rend compte après. Belle continuation. Emilie
Hélène
merci pour cette lecture.
pour moi la simplicité rend les gens heureux. même si j en suis loin.
Emilie&Co
Merci pour votre passage par ici.
MissBrownie
Je plussoie la plupart des choses que tu écris dans ton article. Il me parle beaucoup. Je n’avais jamais pensé au mot « sobriété » pour désigner la vie qui me convient et que j’essaie de transmettre à mes enfants. La surconsommation me donne la nausée et je discute beaucoup avec ma fille de 13 ans pour lui faire comprendre qu’elle ne sera pas plus heureuse en possédant plus. Mes fils se préoccupent beaucoup moins de cela.
Emilie&Co
Merci pour ton passage par ici. Oui je pense que la clé est vraiment la transmission nos enfants avant tout! Même si à certains âges c’est compliqué pour eux. Ils nous remercieront un jour (enfin j’espère ahaha). Emilie
Damien
Bonjour,
j’ai bien aimé :
« AU-LIEU-DE-TE-DEMANDER-QUAND-SONT-TRES-PROCHAINES-VACANCES-PEUT-ÊTRE-DEVRAIS-TU-METTRE-EN-PLACE-UNE-VIE-DONT-TU-N’AS PAS BESOIN DE t’ECHAPPER »
Les voyages sont surement enrichissants de découvertes mais quel bilan carbone pour celles/ceux qui utilisent l’avion ?
Pour nos enfants je penses que nous avons nous le devoir de ne plus prendre l’avion.
La vie est riche à côté de chez nous ou en France : la Nature est belle.
Et pour aller plus loin pourquoi ne pas essayer le train de nuit…le temps prend une autre dimension.
Beau chemin à vous, Damien
Emilie&Co
Merci Damien pour votre retour.
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Je pense que ne plus prendre l’avion du tout c’est pas toujours possible (en tout cas pour nous, on revient 2 fois par an voir nos familles) mais oui il faut considérablement limiter : privilégier les voyages long court,et éviter d’aller au bout du monde pour 10 jours c’est une hérésie !
La France et l’Europe offrent tellement de belles choses c’est vrai 🙂
Après j’espère très sincèrement que l’offre de train va évoluer car aujourd’hui malheureusement l’avion reste un moyen bien trop simple et il existe que peu d’alternatives. Avec le temps on avancera 🙂