Traverser l’Europe à vélo avec un enfant de 2 ans

En 2024, Dounia et Julien ont réalisé le projet de traverser l’Europe à vélo avec un enfant de 2 ans. Un voyage de 5 mois à à travers les Balkans, l’Europe centrale puis la Scandinavie. Une épopée que Dounia nous partage au micro de parents-voyageurs.

Pourquoi traverser l’Europe à vélo avec un enfant de 2 ans ? Le déclic

C’est la naissance de Mya qui a donné un élan à Dounia. A ce moment-là, elle a eu peur de ne devenir qu’une mère et de passer à côté de sa vie. Ils ont alors entrepris de réaliser leurs rêves de voyages.

Pourtant, Dounia et Julien n’étaient pas cyclistes avant le départ. Ils avaient déjà voyagé en van aménagé pendant quelques mois à deux mais pour ce projet, ils ne souhaitaient pas se relancer dans un voyage avec un véhicule. Ils cherchaient quelque chose de plus lent.

Ils ont alors testé le voyage à vélo une première fois quand Mya avait 5 mois, de la Franche-Comté, où ils vivent, jusqu’à Amsterdam, sur une durée d’environ 2 semaines. Ça a été une révélation.

Dounia envisageait le voyage à vélo comme quelque chose de très difficile mais finalement c’est très simple. Ce mode de voyage ramène à l’essentiel et cela leur a beaucoup plus à tous les trois.

Professionnellement, ils avaient une fenêtre de plusieurs mois à partir de janvier 2024, entre la fin d’un CDD pour Dounia et le début d’une nouvelle formation de 3 ans qui débutait en septembre. En quelque sorte, c’était le moment ou jamais !

Voyager à vélo avec un bébé

A priori, le voyage à vélo n’est pas ce qu’il y de plus facile à entreprendre avec un bébé de 5 mois ! Là où les plus aventureux optent précisément pour le véhicule aménagé pour garder un minimum de confort et de repères avec leur bébé, Dounia et Julien sont allés complètement à l’opposé !

Mais avec le recul, Dounia nous confie que c’est assez facile de voyager avec un bébé de 5 mois car à cet âge-là, les enfants dorment énormément ! A partir de 1,5 an, 2 ans, cela devient finalement plus compliqué d’un point de vue logistique.

L’itinéraire

L’itinéraire s’est peaufiné petit à petit. Au début, le projet était de traverser l’Europe à vélo du Sud au Nord, de la pointe la plus au Sud de l’Europe, Tarifa, jusqu’au point le plus au Nord, c’est-à-dire le Cap Nord en Norvège. Mais cet itinéraire les amenait à traverser des pays qu’ils connaissaient déjà donc ils ont décidé d’en changer.

Finalement, c’est de Patras, en Grèce, qu’ils sont partis. Et ils ont effectivement roulé jusqu’au Cap Nord, soit sur environ 6500 kilomètres. Ils ont traversé 11 pays : Grèce, Albanie, Monténégro, Croatie, Slovénie, Autriche, République Tchèque, Allemagne, Danemark, Norvège. « Un très très beau voyage ! »

Dans le détail, comment se prépare un tel itinéraire pour qu’il soit adapté aux vélos ? Dounia et Julien ont utilisé l’application Komoot, sur le mode « balade à vélo ». Ils connaissaient leur itinéraire dans les grandes lignes mais l’itinéraire précis était fait au jour le jour avec l’aide de l’application. Cela s’est toujours très bien passé sauf au Monténégro où ils ont décidé de ne pas prendre l’itinéraire proposé par Komoot pour passer par la côte. Ils se sont alors retrouvés sur des routes très empruntées. Ils n’étaient pas très à l’aise pour circuler à vélo.

Quelques fois, lorsque les accès leur semblaient trop compliqués et pas assez sécurisés pour le faire à vélo, ils ont voyagé en train. D’ailleurs, ils ont voyagé en train jusqu’à Patras pour débuter le périple et ils sont rentrées en train depuis le Cap Nord. Le moment où il faut monter à bord peut être un peu stressant à gérer mais comme le résume Dounia : « une fois que tu es dans le train, tu es bien ! »

La préparation

Quid de la préparation physique pour une telle aventure ? Comme Camille et Matthieu que Flo avait interviewés l’année dernière, Dounia et Julien n’ont fait aucune préparation physique ! C’est toujours un peu étonnant d’entendre cela mais finalement, contre toute attente, un tel voyage n’est pas aussi physique que cela. On a beau nous le répéter, on en doute toujours un peu !!

La préparation a été plus axée sur l’équipement, pour Mya notamment. L’enjeu principal était qu’elle n’ait pas froid parce que Mya n’allait pas pédaler ! Dounia a opté pour des affaires en mérinos : bodies, couches, vêtements. En termes de jeux, ils avaient pris quelques petits jeux mais ce n’était vraiment pas nécessaire car le lieu du campement et la nature se sont révélés être son terrain de jeux favori !

Pour bien choisir l’équipement cycliste, je vous renvoie à cet article très complet qui vous permettra de déterminer le meilleur vélo pour votre famille !

Organisation des journées

Comme souvent chez les voyageurs cyclistes au long cours, la petite famille suivait quotidiennement une petite routine bien établie.

• Départ le matin après rangement du campement
• Environ 1h30-2h de route, sieste de Mya
• Goûter vers 10h-10h30
• Route jusqu’à 12h avec Mya sur le vélo de Dounia, sur une petite selle
• Pause déjeuner
• Vers 13h30-14h, route
• Arrêt vers 16h pour trouver un spot où poser la tente pour passer la nuit

Ils ont fait beaucoup de camping sauvage et ont quelque fois dormi chez l’habitant. Parfois, surtout au début du voyage, ils ont opté pour des chambres car ce n’était pas cher du tout (en Grèce, en Albanie, au Monténégro). Ils ont aussi de temps en temps répondu à l’appel des campings et de leurs douches chaudes. Cela n’a jamais été compliqué de trouver un endroit où s’arrêter pour manger ou dormir.

Comment Mya a-t-elle géré ce quotidien sur les routes ?

Il y a eu des hauts et des bas. Parfois, ils n’ont pas pu finir l’itinéraire prévu dans la journée parce que Mya en avait trop marre. Mais globalement, ce qui a été le plus difficile c’étaient les journées avec beaucoup de dénivelé positif parce que le paysage ne défilait pas assez rapidement. Cela générait de l’impatience chez la petite fille. Ce genre de journée est long et fatigant pour tout le monde et en plus, il est souvent beaucoup plus difficile de s’arrêter.

Si certains moments ont été difficiles pour la petite fille, d’autres ont également été difficiles pour les parents ! Dounia nous confie qu’elle a voulu arrêter au moins autant de fois qu’ils ont traversé de pays. Les doutes font partie du voyage, c’est normal. Mais la récompense est trop belle !

♥♥♥ Emilie & Flo ♥♥♥

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