Voyager chez l’habitant en famille #podcast 146
Elsa, Fabrice et leurs jumeaux Marius et Soline ont voyagé pendant un an autour du monde en 2022-2023. Pendant cette année d’aventures que j’avais suivie sur leur compte instagram @twinsworldtrip, ils ont décidé plusieurs fois de voyager chez l’habitant. C’est un mode de séjour peu commun chez les familles de voyageurs. C’est pourquoi j’ai voulu interviewer Elsa, afin qu’elle nous en dise plus sur ce mode de voyage.
Pourquoi choisir de voyager chez l’habitant ?
L’idée du voyage chez l’habitant répondait à une envie simple mais essentielle : pour pouvoir s’immerger au mieux dans les cultures des pays qu’ils allaient traverser. Elsa et Fabrices cherchaient l’aventure, ils voulaient découvrir la vie locale. Rien de mieux que d’être dans une famille pour découvrir cela !
Ils n’avaient jamais logé chez l’habitant avant ce voyage en tour du monde. C’était une grande première !
Par ailleurs, point de vue budget, ils ne pouvaient pas se permettre de faire un an d’hôtel. Le voyage chez l’habitant permet également de réduire un peu les coûts du voyage !
Dans quelles circonstances ont-ils voyagé chez l’habitant ?
Elsa et Fabrice ont pu concrétiser des séjours chez l’habitant dans plusieurs pays de leur tour du monde mais pas dans tous. Inde, Népal, Thaïlande, Argentine, Bolivie, Pérou et Etats-Unis. Chaque fois des expériences différentes mais fortes, même si certaines ont été un peu « ratées » ! 😉
Dans l’épisode, Elsa nous partage leur incroyable arrivée dans une famille indienne. Ils se sont sentis accueillis comme s’ils étaient dans la famille. C’était leur première expérience chez l’habitant, peu de temps après leur arrivée dans le pays. Et c’était absolument parfait pour les conforter dans leur idée d’oser. Oser demander, oser se confronter aux différences culturelles, oser vivre avec moins de confort pour vivre des rencontres plus fortes.
Après l’Inde, c’est au Népal qu’ils ont pu s’immerger dans la culture locale, de deux manières différentes. D’abord dans un orphelinat qui accueille des jumelles que’Elsa et Fabrice parrainent, puis dans un monastère bouddhiste.
En Thaïlande, ils ont vécu quelques jours dans une ferme, en Argentine chez une petite mamie, au Pérou chez un couple qui les a entraînés dans une fête locale en habits traditionnels.
Aux Etats-Unis, la rencontre n’a pas été celle espérée mais elle leur laisse tout de même de bons souvenirs.
Voyager chez l’habitant, comment ça s’organise ?
En posant cette question à Elsa, je pensais qu’elle allait me parler d’une plateforme en ligne qui permettrait de mettre en relation hébergeurs et voyageurs, type Couchsurfing. Mais pas du tout !
Elsa et Fabrice ont fait marcher le bouche-à-oreilles, que ce soit dans la vraie vie ou sur des groupes Facebook.
Par exemple, en Inde, ils ont demandé à leur chauffeur de tuk-tuk s’il connaissait quelqu’un qui accueille des familles. Il a passé deux-trois coups de fil et leur a dit : « ok, je viens vous chercher dans 3 jours et je vous emmène sur une petite île. »
Et ce n’est pas plus compliqué que cela ! Enfin… presque ! Parce qu’en réalité, si cette personne a été a bonne pour les mettre en relation avec une famille, il a souvent fallu passer beaucoup de temps à chercher ces logements chez l’habitant.
Beaucoup ne connaissent personne qui proposent ce genre d’immersion à des voyageurs. Et quant aux groupes Facebook, il faut y passer du temps pour trouver le bon conseil, le bon numéro, etc. Et bien sûr, il faut ajouter une petite dose de chance pour que ça colle au niveau des dates et du fait qu’il y a 4 voyageurs à accueillir !
C’est pour ces raisons qu’ils n’ont pas renouvelé l’expérience plus de fois que cela. Les bons contacts ne sont pas toujours faciles à trouver ! A contrario, il est tellement facile de réserver un hébergement sur internet…
Chaque fois, les séjours chez l’habitant ont été réalisés contre rémunération. Parfois décidée à l’avance mais pas toujours !
Une fois chez l’habitant, comment se passent les échanges ?
On imagine des premiers moments un peu gênés en arrivant chez des inconnus totalement différemment de soi. Et c’est parfois le cas ! 🙃 Deux éléments ont facilité l’arrivée de la petite famille chez les gens qui les hébergeaient. Le premier est la présence des enfants, que ce soit les enfants des voyageurs ou les enfants de la famille qui accueille. Dans tous les pays du monde, les gens s’intéressent aux enfants, on parle d’eux et ça permet de briser la glace. Le deuxième élément est la sociabilité de Fabrice !
Lors d’un séjour chez l’habitant, les journées se remplissent de petits riens. Elsa et Fabrice ont aidé en cuisine, aux champs, ils ont discuté, ils ont accompagné les enfants à l’école, ils se sont promenés dans le village, ont rencontré les voisins. Au Pérou, Fabrice est parti à la pêche tandis que les enfants ont donné le biberon aux alpagas.
Des activités simples de la vie quotidienne des locaux auxquelles ils ont pu participer parce qu’ils le voulaient bien. En effet, dans tous les cas qu’ils ont rencontrés, les relations étaient sincères et les activités n’étaient pas prévues exprès pour les touristes.
Comment les enfants ont-ils vécu ces différents séjours chez l’habitant ?
Pour Marius et Soline, cela a souvent été un choc des cultures : peu de meubles dans les maisons, pas ou peu de jouets pour les enfants du foyer, manger avec les doigts. Mais ils ont surtout beaucoup joué et rigolé partout où ils sont passés, qu’il y ait des enfants dans le foyer ou non, qu’ils parlent la même langue ou non.
Ils ont évidemment beaucoup mûri et grandi grâce à ces expériences. Elles leur ont fait prendre conscience de ce qu’ils avaient dans leur vie de Français et, quelque part, les ont aidés à mesurer leur chance.
C’est également beaucoup d’apprentissages pour les parents. Elsa le dit avec des mots très simples : « On a tout, ça remet un peu les idées en place… »
Quelques moments ont été un peu plus difficiles, notamment pour Soline qui arbore une jolie chevelure blonde et bouclée. Elle ne passait pas inaperçue et l’attention des locaux qui touchent ses cheveux ou la prennent dans les bras pour une photo a parfois été oppressante.
Les moments passés chez l’habitant restent les moments les plus forts du voyage. Evidemment qu’ils ont vu de beaux paysages, fait des visites exceptionnelles et des activités incroyables. Mais toutes ces rencontres et ces échanges avec les locaux sont les moments les plus touchants. C’est là où ils ont appris le plus, où ils se sont le plus sentis chez eux aussi. Et ce n’est pas rien lors d’un voyage où on se déracine en permanence.
♥♥♥ Flo & co ♥♥♥
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